Accepter sa vulnérabilité pour vraiment avancer

Accepter sa vulnérabilité pour vraiment avancer

Il y a environ 15 jours, je vous donnais des clés pour mettre en place une nouvelle habitude dans votre quotidien… et m’engageais en même temps à vous écrire un article par jour. Depuis, il y en a eu donc un autre, le lendemain…et.. c’est tout. Silence radio… Ça commence bien me direz-vous !

Dès le 3ème jour, le jour où je n’ai pas réussi à « pondre » mon article, j’ai vu arriver ce que vous connaissez peut-être vous-même très bien, vous savez ce petit saboteur, ce petit bonhomme qui vous bombarde de phrases mesquines et méprisantes « pff, qu’est-ce qu’il t’a pris encore.. tu croyais que tu allais y arriver ? Bah non tu vois, tu n’es même pas fichue de tenir ton engagement plus de 2 jours de suite.. t’es vraiment nulle… ».

Et là, forcément, qui est-ce qui lui emboîte le pas à notre cher saboteur… ? Miss culpabilité ! Vous la voyez elle, avec son air de chien battu, sans cesse en train de s’accrocher à vos jupes, de revenir en rampant en essayant de vous entraîner avec elle dans sa petitesse…

Heureusement, avec le temps, j’ai appris à les voir venir ces personnages un peu ingrats! A les voir venir, les reconnaître, les entendre… mais en les écoutant de moins en moins. En fait, aujourd’hui, j’écoute surtout ce qu’ils ont à me dire implicitement, et j’y entrevois toujours un peu d’amour, quelques peurs et surtout d’anciennes « programmations » avec lesquelles j’ai longtemps grandi.

Alors je les laisse parler, et je me concentre davantage sur mes émotions et mes vrais besoins. Certains jours, cela me permet tout de suite de transformer mes pensées, de changer de point de vue sur la situation et de rebondir aussitôt! D’autres jours, c’est plus long, plus difficile, mais avec l’expérience j’ai conscience d’avancer même dans ces moments indélicats et d’en apprendre encore plus sur moi.

Mais il y a une époque où ne pas tenir un engagement était pour moi signe d’un échec cuisant, que je redoutais plus que tout. Je luttais contre cette possibilité en me mettant toujours plus de contrôle, en m’imposant une pression de plus en plus grande, car j’avais cette croyance qu‘il me fallait être extrêmement ferme avec moi-même si je voulais réussir à obtenir quelque chose de moi sur le long terme…

Jusqu’au jour où enfin compris que c’était finalement tout l’inverse qui se produisait : plus j’étais dure avec moi-même, plus je me serrais intérieurement, moins j’avais d’énergie et moins j’y arrivais. Je baissais donc rapidement les bras, et s’en suivait un cercle vicieux dans lequel je répondais par une surenchère de pression vis à vis de moi-même.

Je ne cessais de passer d’un extrême à l’autre : d’un état de grande confiance, d’excitation au moment où je décidais du nouvel objectif à atteindre -moment dans lequel je me sentais pousser des ailes- je passais soudain à un état de déprime, de grande fatigue et de lassitude, où je me mettais plus bas que terre… Ça vous dit quelque chose?

Mais ce qui m’a fait vraiment voir les choses différemment et qui m’a permis de commencer à transformer ces comportements, a été en premier de comprendre que ces 2 phases étaient déjà intimement liées et que j’avais une vraie difficulté à doser, mesurer ce qui m’était possible de faire chaque jour (sans doute parce que M. Ego avait lui aussi du mal à trouver sa place entre Mme Ambition, Melle Rêve, M. Saboteur et Miss Culpabilité).

Une fois cette difficulté identifiée, j’ai compris que je pouvais le voir comme un apprentissage : mieux me connaître pour apprendre à évaluer plus justement mes besoins et mettre plus d’équilibre dans ma vie. Tout un programme me direz-vous… que je suis si ravie de pouvoir vous partager petit à petit, tellement ça me passionne!

Cela ne m’empêche pas de retomber encore dans certains travers, de faire des erreurs, de ne pas y arriver à chaque fois… comme vous avez pu le constater dernièrement. Je pense d’ailleurs que cette recherche d’équilibre n’est jamais finie, qu’elle n’est pas un aboutissement en soi puisque la vie est un cheminement et un mouvement permanent. Seulement avec le temps, plus j’avance, plus mes prises de conscience arrivent vite et plus je me réajuste facilement. Et surtout, mieux je le vis !

Pour moi, c’est cela au fond grandir et évoluer : ce n’est pas chercher à se changer et devenir quelqu’un d’autre, enlever ses côtés négatifs et sublimer les positifs, comme je l’ai longtemps cru (et comme peut parfois le véhiculer un certain courant du développement personnel).

Bien au contraire, c’est avant tout apprendre à mieux se connaître, en s’observant, en se découvrant, en s’accueillant tel que l’on est. Et apprendre à avancer ainsi, en devenant son meilleur allié.

Commencer à accepter que oui, on peut échouer ; que oui, parfois on ne ressemble pas à la personne géniale qu’on a envie d’être. Oui, certains jours on se sent vraiment nul.le. Parfois, nous n’arrivons pas à faire ce que nous aimerions tant faire, et que malgré nos efforts même, il est possible que ça ne fonctionne pas, pas tout de suite, pas de la manière dont nous avions prévu. Et qu’à d’autres moments, nous n’avons pas la force de faire des efforts, pas l’envie tout simplement. Accepter que parfois, notre énergie n’est pas au rendez-vous.

Accepter tout cela. Sans en rajouter. Sans en faire des tonnes. Sans en tirer des conclusions sur nos capacités, notre valeurs, notre être. Simplement le constater dans l’instant présent. Et relâcher toutes les interprétations et les jugements qui nous conditionnent. Car c’est bien souvent toute l’histoire qu’on se raconte autour qui nous empêche réellement d’avancer, toutes les peurs que nous avons à propos, qui nous font le plus souffrir.

Longtemps j’avais peur de regarder ma vulnérabilité, mes failles, car je craignais qu’elles m’engouffrent dans une dépression, une dévalorisation de moi-même dont je ne pourrais sortir.

Mais c’est finalement tout l’inverse qui s’est produit : le jour où je me suis autorisée à être et à m’accueillir vraiment telle que j’étais (fluctuante, entière, extrême, changeante, avec toutes mes facettes…) j’ai senti un énorme poids s’en aller, et une nouvelle légèreté s’est ancrée en moi. Comme une profonde autorisation à être et à m’aimer entièrement, telle que je suis, avec toutes ces parties de moi. Que je n’avais pas à lutter contre quoi que ce soit, mais plutôt à l’accueillir et apprendre à danser avec.

Et alors Miss culpabilité s’est éloignée, M. Saboteur est aller ronchonner ailleurs, M. Ego a retrouvé son dodo.

J’ai alors vu arriver tout un tas de nouveaux personnages que je n’avais jusque là rencontrés que chez les autres : M. cœur, Miss Energie, Mlle Vitalité, Mme Joie, M. responsabilité, Mme Liberté…. J’ai hâte de vous les présenter 😉

Je craignais qu’en étant moi-même, je me retrouve en face de quelqu’un de faible, de mou, de non persévérant… qui n’arriverait à rien. J’avais inconsciemment associé la douceur et la compassion à une forme de faiblesse qui m’empêcherait d’avancer, que je rangeais dans la catégorie des « loosers », et qui n’appartenait pas à celle des « winners » à laquelle je voulais tant appartenir. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse que je remarque : plus je suis douce et bienveillante avec moi-même, plus cela me donne de la force, et plus j’avance réellement. En apprenant à être encourageante avec moi-même, j’ancre ma confiance et développe ma persévérance.

Alors plutôt que de me flageller et de ne plus oser reprendre mes articles, je prends un temps pour comprendre ce qui s’est passé, sans me critiquer.

J’ai réalisé assez vite que si je n’avais pu pu produire un article par jour, c’est juste parce que je n’avais pas mesuré -au moment de m’y engager- à quel point écrire me prenait du temps, et que j’avais par ailleurs déjà d’autres engagements que je souhaitais honorer. J’ai compris que c’était nouveau pour moi, et que j’allais simplement apprendre, en trouvant mon rythme et mon élan.

J’ai aussi compris que j’avais pris cette décision un peu à la va-vite, portée par un grand enthousiasme, certes positif, mais qui me joue encore parfois des tours.

Alors plutôt que de me dire qu’il ne faudra surtout pas refaire cette « terrible erreur », je me félicite de cette prise de conscience qui est arrivée plus vite que la fois précédente, sans m’engouffrer dans une spirale infernale.

Je me souhaite d’ancrer cet apprentissage encore un peu plus à chaque fois, en étant plus vigilante pour réajuster plus rapidement.

Et je choisis un petit pas concret pour satisfaire mes besoins d’évolution et de sérénité.

Dorénavant, comme me l’a si justement suggéré une amie, je me laisserai davantage de temps avant d’acter une décision : entre le moment où j’ai envie de la prendre, et le moment où je m’y engage (ou pas), il me faut laisser retomber mon excès d’ambition et de sentiment d’invincibilité, accueillir l’ensemble des circonstances actuelles et mesurer avec davantage de bienveillance d’où je pars.

En acceptant de commencer petit, pas à pas, car je crois beaucoup plus à l’effet d’accumulation qu’à l’effet d’annonce;)

J’ai donc entrepris de terminer d’abord certaines choses, faire le ménage et boucler certains projets, pour petit à petit m’organiser de façon plus sereine. C’est ce que je fais aujourd’hui, en ayant pris la -grosse- décision de ne reprendre mon activité d’orthophoniste qu’à mi-temps pour l’instant, de façon à pouvoir m’investir de façon plus équilibrée dans l’écriture d’articles, en parallèle des accompagnements que je propose.

Je ne m’engage donc pas aujourd’hui auprès de vous à publier un contenu par jour. En revanche, je m’engage auprès de moi-même pour commencer à écrire au moins 3 jours par semaine pendant 2h (nous verrons ainsi à quel rythme sortent mes articles) et à le faire toujours avec autant de bonheur. Cela me semble plus juste et respectueux vis à vis de moi-même, et je pense qu’ainsi, je pourrai davantage vous partager ce qui me tient à cœur 😉

Et vous, comment vous sentez-vous par rapport à certaines décisions/engagements que vous avez peut-être pris récemment ? Je serai ravie de savoir comment cet article à résonné en vous.

A bientôt !

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