Comment oser penser à soi et prendre du temps pour soi sans culpabiliser ?

Comment oser penser à soi et prendre du temps pour soi sans culpabiliser ?

Hier, je vous partageais dans un article comment mettre sereinement et durablement en place une routine quotidienne afin d’amorcer le changement tout en prenant soin de soi. Si vous souhaitez lire l’article, le voici :

 Vous avez compris qu’il fallait en premier lieu y prendre du plaisir. Vous vous êtes autorisés à vous accorder un petit moment pour vous chaque jour.

Mais peut-être que dans cette période où le monde est en plein chamboulement, une petite voix intérieure vous dit que « quand même, c’est bien beau tout ça… on prend un peu de temps pour soi… mais en quoi ça va changer le monde ? Franchement, c’est pas comme ça qu’on va impulser de vrais changements profonds dans notre société et même à l’échelle de la planète ! Et le monde en a vraiment besoin, c’est urgent là ! »

Peut-être que vous vous sentez impuissant face à l’ampleur de la tâche. Alors vous essayez de compenser ce sentiment en cherchant à tout prix à passer à l’action et vous vous agitez. Vous réfléchissez à ce que vous pourriez faire, et rapidement vous foncez, vous vous démenez et vous dispersez, dans tous les sens. A force de lutter et de vous forcer, vous vous videz de votre énergie, vous perdez votre élan et retombez dans ce sentiment d’impuissance.

Il est possible aussi que vous n’ayez même pas l’énergie au départ pour vous mettre en action, tellement vous vous sentez démunis, confus et que cela vous dépasse. Alors vous choisissez la 2ème option : vous fuyez, en vous disant que, de toute façon, on ne peut rien faire à notre petit niveau, que nous sommes que les pions d’un gigantesque échiquier dont nous ne contrôlons aucun déplacement. Alors à quoi bon…

Dans les deux cas, il va sans dire que l’émotion qui vous guide à ce moment-là est loin de ressembler à de la joie, de l’enthousiasme ou de l’amour, n’est-ce pas ? Et c’est pour cela que, vous avez raison, vous n’aiderez pas grand monde ainsi. Parce que le point commun à ces deux situations, c’est la culpabilité. Ce sentiment d’impuissance mêlé à de la honte, de la peur et de la colère…

Or, la culpabilité n’a jamais fait avancer personne. En tout cas pas à long terme. Et certainement pas de façon juste et efficace. C’est ce que j’ai envie de vous transmettre au travers de cet article. Pour que vous saisissiez enfin à quel point est il important de prendre soin de vous.

Lorsque c’est la culpabilité qui vous pousse, et non la joie, la foi ou encore l’amour, c’est comme si vous mettiez du diesel dans une voiture essence. Peut-être que sur quelques kilomètres, vous pourrez avancer, mais bien vite, votre moteur va s’endommager. Car vous n’avez pas le bon carburant.

La culpabilité est une source de motivation extrinsèque, basée sur l’image que vous vous faites de ce qu’on attendrait de vous et sur vos propres interprétations de ce qu’il serait bien de faire. Bref il s’agit d’un jugement inconscient que vous projetez sur vous-même et le monde environnant.

Lorsque l’on agit sous le coup de la culpabilité, nous sommes surtout portés par notre mental, notre intellect, mais coupés de notre cœur. Nous ne sommes donc généralement pas dans une « bonne énergie », les émotions que nous ressentons et tentons d’enfouir ne sont pas agréables.

Il y a fort à parier que cela finisse par se retourner contre vous, ou contre vos proches. Imaginez par exemple ce dîner que vous organisez parce que « c’est votre tour cette fois », mais qui ne tombe pas bien du tout et qui vous stresse plus qu’autre chose. Mais vous n’allez quand même pas annuler, « ça ne se fait pas »… alors vous le faites, coûte que coûte.. Il y a alors de grandes chances pour que votre conjoint s’en prenne plein la tronche lors des préparatifs, ou bien que vous passiez ensuite une mauvaise soirée voire un mauvais week-end en ruminant.

Parce que vous avez cette impression de vous être sacrifiés, et ce n’est pas qu’une impression ! Vous avez donné alors que vous n’étiez pas suffisamment rempli vous-même.

Ce n’est certainement pas comme ça que vous pourrez sauver le monde ! Ni même faire le bien autour de vous.

Alors à défaut d’être original, mais parfois il est bon de rappeler les bases : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Incarnez déjà ce que vous souhaitez pour les autres. Si vous voulez de la joie, de la liberté, de la légèreté, de la sécurité dans ce monde… commencez par vous l’offrir ! Et si cela passe par prendre un temps pour soi chaque jour, alors faites-le.

Il est donc grand temps de sortir de cette réaction émotionnelle de culpabilité, pour commencer à prendre nos responsabilités.

Plutôt que de réagir sous le coup d’une émotion de peur du rejet ou du regard des autres (par la fuite, ou le combat), je vous invite à prendre ce temps si nécessaire pour vous recentrer. C’est indispensable pour trouver les vraies réponses. A long terme, de façon durable et solide.

Parce que je pense que le monde souffre déjà trop de réactions en urgence, « court-termistes » et qu’il est temps de mener une réelle réflexion. Et que pour moi, elle sera beaucoup plus profonde et juste si elle vient d’un vrai élan du cœur, porté par la joie et le bien-être.

Je n’ai pas de réponse, mais j’ai la conviction que plus nous arriverons chacun à prendre soin de nous-même, à nous écouter, à nous respecter, plus nous respecterons les autres et trouverons des solutions profitables pour tous. Je pense que chacun d’entre-nous a un rôle particulier à jouer, d’une façon unique, et qu’il est à nous de le découvrir. Mais pour cela il est temps de renouer avec notre intériorité et d’apprendre à écouter notre boussole intérieure, pour trouver petit à petit votre propre carburant.

Ce temps de confinement paraît être le moment et le cadre idéal pour cela.

Petite précision si toutefois elle s’avère nécessaire : je ne vous invite absolument pas à vous replier sur vous-même sans regarder ce qui se passe autour de vous, bien au contraire. Nous sommes d’accord que si votre voisin est en détresse, vous n’allez pas refuser de l’aider parce que vous n’avez pas encore fait votre méditation quotidienne 😉

Justement, pensez à ces moments où vous venez spontanément en aide à quelqu’un et que cela est une évidence pour vous de le faire, même si ça perturbe votre train-train quotidien : il y a fort à parier que cela vous remplisse et vous nourrisse tout autant voire plus que votre activité « de plaisir ». Parce qu’à ce moment-là, vous ne le faites pas par culpabilité : vous suivez juste votre élan du cœur. Cela correspond à vos valeurs profondes et à votre vraie nature. Vous vous sentez dans votre axe, profondément aligné .

Alors imaginez maintenant que vous atteignez un tel état de paix intérieure et de cohérence que vos actes ne soient plus motivés par la culpabilité, la contrainte ou la peur, mais matérialisent au contraire la concrétisation de vos aspirations profondes (oui je sais, je me lâche). Vous vous sentez totalement en accord avec vous-même. Vous savez ce dont vous avez besoin et parvenez à y répondre. Cela vous procure de la sérénité et de la joie, ainsi qu’un profond sentiment de complétude.

A ce moment-là, c’est tout naturellement que votre épanouissement se reflète sur votre entourage, en premier lieu parce que vous devenez une personne inspirante, mais aussi parce que, maintenant que vous savez prendre soin de vous, vous êtes beaucoup plus disponible pour les autres.

Non seulement vous vous faites du bien à vous, mais en plus vous contribuez au bien-être des autres, c’est le double effet kisscool !

Si je peux paraître peut-être un peu « allumée » en écrivant ça -et j’assume- c’est parce que j’ai dû moi-même faire ce chemin et apprendre au fil des ans à prendre soin de moi. Ce n’était vraiment, mais alors vraiment pas inné chez moi, croyez-moi. Et je suis heureuse d’y arriver un peu plus chaque jour.

Moi qui ai toujours voulu « aider les autres », j’ai compris à quel point il était pour cela d’abord indispensable de savoir s’aider soi-même. Je l’ai avant tout expérimenté dans mon métier d’orthophoniste, où le don de soi et la volonté d’aider peuvent vite devenir un sacrifice personnel, qui nous fait du tord à nous-même, mais aussi à nos patients. Et j’observe cela chez de plus en plus de consœurs, et chez les paramédicaux en général.

Je m’aperçois aujourd’hui que plus je me respecte et je me donne, plus je suis à l’écoute de l’autre, empathique et bienveillante, que ce soit avec mes patients, mon conjoint ou mon entourage proche.

Alors, pourquoi ne pas essayer à votre tour et enfin oser vous dire « oui » à vous aussi ?

C’est vraiment sur ce chemin que j’ai envie de vous accompagner.

Mais comment savoir vraiment ce qui nous correspond, comment contribuer en cohérence avec qui nous sommes vraiment, en lien avec nos qualités et nos compétences ?

Soyons honnêtes et réalistes, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela vous demandera peut-être un certain temps de trouver votre propre réponse, tout dépend de là où vous en êtes aujourd’hui. Et cela, il faut vous l’accepter. C’est en fait le point de départ indispensable à tout cheminement : accepter là où vous en êtes maintenant.

Accepter que pour l’instant, vous ne vous sentez peut-être pas à la hauteur. Que pour l’instant, vous avez peut-être déjà du mal à gérer votre quotidien, et que c’est votre priorité du moment. Que pour l’instant, renouer avec vous-même, cela signifie avant tout oser accueillir ce sentiment d’impuissance, de flou ou de peur. Vous accepter avec cela, avec vos faiblesses et vos doutes.

Oui, vous n’êtes peut-être pas cette personne qui va se mettre à faire des masques pour protéger du Covid19 tout son entourage. Ni celle qui va aller faire les courses pour les personnes fragiles de son quartier. Peut-être que vous êtes juste celui ou celle qui se galère déjà bien assez avec l’école à la maison, avec ses collègues en télétravail, avec son enfant à faire dormir, avec son steak à ne pas faire brûler ou avec ce grand vide ou ce stress qu’elle ressent dans cette période si particulière. Et c’est tout à fait OK. En reconnaissant cela, et en vous aimant avec cela, comme cela, vous faites enfin ce premier pas énorme, indispensable à toute transformation intérieure : la prise de conscience et l’acceptation de ce qui est.

Ce n’est que par là que vous allez vraiment pouvoir devenir responsable de votre propre bonheur et que vous créerez plus de sens dans votre vie.

En osant d’abord faire cette pause dans votre quotidien, pour vous, en vous offrant ce moment privilégié, rien qu’à vous. Peu importe la forme que ça prend pour vous aujourd’hui, l’essentiel pour commencer est que ça vous fasse du bien, profondément, et que vous vous sentiez fière et reconnaissant de l’avoir fait, pour vous.

Un pas après l’autre…

Je serai heureuse de vous accompagner à faire un pas de plus dans mon prochain article et vous invite à laisser un commentaire ou un message si vous en avez l’élan bien-sûr !

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